Bitcoin : un escroc refuse de donner le mot de passe d’un wallet à 50 millions d’euros à la police

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  • Publication publiée :8 février 2021

Un escroc allemand a refusé de divulguer le mot de passe de son portefeuille en Bitcoin aux forces de l’ordre pendant ses deux années de détention. Le criminel a accumulé 1700 BTC, soit approximativement 50 millions d’euros, sur son wallet. Désormais libre, pourra-t-il récupérer les cryptomonnaies gagnées illégalement ? On fait le point. 

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D’après Reuters, un criminel allemand a refusé de donner le mot de passe de son wallet Bitcoin à la police pendant deux ans. Arrêté en 2019 pour avoir miné des cryptomonnaies sur des ordinateurs à l’insu de leurs propriétaires, l’escroc a amassé un total de 1700 Bitcoins sur un portefeuille sur la blockchain. Evidemment, l’homme a largement profité de l’explosion du cours du Bitcoin. La doyenne des cryptomonnaies oscille désormais entre 30000 et 40000 dollars, contre 10 000 dollars il y a deux ans.

Emprisonné depuis son arrestation, le criminel a fermement refusé de collaborer avec les forces de l’ordre malgré la saisie de son précieux portefeuille. « Nous lui avons demandé, mais il n’a pas répondu. Peut-être qu’il ne le sait pas” explique un procureur en charge de l’affaire à Reuters. Malgré des dizaines d’interrogatoire, il a jalousement gardé le code secret de son wallet.

La police allemande affirme avoir privé l’escroc de ses 1700 Bitcoins

La police allemande affirme avoir pris des dispositions afin que le criminel ne puisse pas récupérer sa fortune. Les autorités n’ont pas révélé comment elles s’y sont prises pour confisquer les cryptomonnaies amassées par l’ancien détenu.

En effet, il est virtuellement impossible de priver un utilisateur de ses Bitcoins. L’escroc peut récupérer son magot en utilisant une phrase de récupération composée de 12 ou 24 mots sur n’importe quel ordinateur, tablette ou smartphone connecté à Internet.

En confisquant les biens du criminel, dont son ordinateur ou son smartphone, la police n’empêche pas celui-ci de profiter de son butin. Concrètement, les Bitcoins ne sont pas stockés sur le support physique. Ils sont stockés sur la blockchain, un protocole de stockage décentralisé qui empêche n’importe qui (y compris les autorités) de récupérer des fonds sans un code secret.

In fine, on ne peut pas vraiment parler de « confisquer des Bitcoins ». Le fonctionnement de la cryptomonnaie se distingue par l’absence de tiers de confiance. La police ne peut donc pas demander à une banque ou un organisme financier de geler un portefeuille ou de bloquer des fonds.

Par contre, les forces de l’ordre peuvent aisément surveiller l’activité de n’importe quelle adresse Bitcoin. La police pourra donc savoir quand le criminel accède à son magot. S’il commet l’erreur de convertir les BTC sur son wallet contre des monnaies fiduciaires, comme l’euro ou le dollar, les fonds pourront théoriquement être saisis par les autorités.

Source : Reuters